Elle enfile sa blouse et ses crocs colorés.
Puis avec l'équipe, des transmissions sont échangées.
Visiblement ce soir : rien a signaler.
Vingt et une heures trente, sa présence elle ira signaler,
À toutes ses petites pommes de terre cloquées.
Vingt-trois heures, lave-vaisselle à vider
Table du petit déjeuner à préparer
Vingt-deux heures trente, c’est son heure d'arrivée.
Couloir, lingerie, cuisine à serpillier
Une mélodie, un résident l'ont appelé
Lève malade à déplacer, pour l'aider à se mobiliser.
Direction salle de bain, puis chambre à coucher.
D'autres sonnettes vont la déranger.
Des protections à changer, des bassins à vider.
Une angoisse, une caresse sur la joue donnée
Un massage sur une main pour apaiser.
Une heure du matin, elle va pouvoir manger.
Un petit coin de table pour se poser.
Le ventre plein, il y a les machines à vider.
Le sèche-linge qu'il faut faire tourner
Puis le linge de la journée à trier.
Trois heures du matin, elle est fatiguée
D'avoir a veillé sur ses individus abîmer
Mais l'amour reçu, l'amour donné
Au travers de sourires échangés
Lui fera vite oublier qu'elle est fatiguée.
Quatre heures du mat, elle va se poser
Pour écrire, consigner dans son carnet.
Elle ne veut surtout pas oublier
Ce que ces nuits lui donnent à regarder.
Puis elle va s'octroyer une sieste bien méritée,
Comptant sur son téléphone pour la réveiller
Car à six heures il faudra recommencer.
S'assurer qu'ils dorment à point fermé
Et changer les protections souillées.
Ses mains de menthe vont laver, crémer.
Sous ce ciel encore bien étoilé
Sept-heures trente, le café à faire couler
Le lait sur le feu à faire chauffer
Puis la nouvelle équipe est arrivée.
Elle va enfin pouvoir aller se coucher.
Quand d'autres vont se réveiller
La veilleuse à veiller, pendant que vous dormiez
Ayez dans la journée, une pensée
Pour cette fée qui reste éveillée
Sous le ciel étoilé, hivers comme été.
Qu'à son tour elle dorme d'un sommeil apaisé.
Car ce soir, il lui faudra recommencer.
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